
Parlons jeux
La saison estivale bat son plein, le thermomètre indique 26 degrés Celsius à Montréal et 36 à Tokyo, à l’ombre. Notre athlète canadien André De Grasse a triomphé au 200 m hier en décrochant la médaille d’or, et ce, après avoir remporté dimanche dernier la médaille de bronze au 100 m, confirmant ainsi sa place parmi les grands sprinters de l’histoire. Cette performance s’ajoute au spectaculaire succès de nos olympiennes canadiennes qui font briller le sport féminin. Alors plutôt que de bloguer au sujet du droit, aujourd’hui, je vous parle des Jeux olympiques de Tokyo.
Quel est le pourcentage des athlètes féminines à Tokyo?
Les jeux d’été à Tokyo accueillent près de 11 000 athlètes cette année, le pays étant le plus représenté étant les États-Unis avec 618 sportifs. Les athlètes féminines représentent près de 48,6 % de ces 11 000 athlètes, soit la part la plus élevée dans l’histoire des Jeux olympiques (« JO »)[1].
Cette presque parité est un pas de géant sachant que ce n’est qu’en 2007 que la charte olympique rend obligatoire la présence des femmes dans tous les sports. En 2014, la Commission européenne a fait valoir l’égalité dans le sport, et ce n’est finalement qu’en 2020 que le Comité international olympique (« CIO ») a inscrit la parité à l’agenda olympique[2]. Rappelons qu’à leur refondation en 1894 par le français Pierre de Coubertin, les Jeux olympiques étaient réservés aux athlètes masculins. Les athlètes féminines n’ont été admises à participer aux JO qu’à partir de 1900 aux épreuves dites « compatibles avec leur féminité et leur fragilité ». C’est donc avec beaucoup de fierté que nous saluons la participation et les victoires de nos athlètes canadiennes (qui, en date du 4 août, ont décroché 13 des 15 médailles canadiennes)[3].
Les JO de Tokyo accueillent en plus de nouvelles épreuves mixtes, notamment en athlétisme, en natation et en judo. Un journaliste du Devoir écrivait avec beaucoup de justesse qu’ « en plus de contribuer à une conception plus égalitaire entre les hommes et les femmes dans le sport, elles [ces épreuves mixtes] apporteront un côté spectaculaire qui servira tout le monde »[4]. Soulignons pour terminer l’entrée en lice lundi à Tokyo de Laurel Hubbard, une haltérophile transgenre néo-zélandaise, qui marque un moment historique en étant la première femme ouvertement transgenre à compétitionner aux JO[5]. Mais elle n’est pas seule : « Quinn, avec l’équipe canadienne de soccer féminin, écrira aussi l’histoire comme premier athlète transgenre non binaire à décrocher une médaille »[6]. Notre équipe canadienne de soccer féminin mettra la main sur l’or ou l’argent vendredi prochain au terme de son match contre la Suède, après avoir remporté une victoire sur les États-Unis, lundi, en demi-finales[7].
Quelles sont les langues officielles des Jeux olympiques?
Et oui, ce n’est pas sans rappeler la Charte canadienne, que selon la charte olympique, les panneaux, documents et annonces des JO doivent être faits avec les deux langues officielles des JO : le français et l’anglais!
La langue de Molière est historiquement celle des Jeux olympiques; sa présence remonte à la fin du XIXe siècle, avant même les premiers Jeux modernes de 1896 à Athènes[8]. Pierre de Coubertin a fait du français l’une des langues officielles lors de la création du CIO en 1894. Quant à la langue de Shakespeare, on la retrouve aux côtés du français en tant que langue officielle depuis 1972, car les Anglo-saxons sont à l’origine de nombreuses épreuves sportives des JO[9].
Combien de « pays » participent aux Jeux olympiques?
En tout, il y a 206 délégations présentes aux JO de Tokyo, soit le nombre de pays membres du CIO. C’est un total légèrement plus élevé que celui des pays membres de l’ONU (193)[10]. Cette différence s’explique notamment par les délégations d’athlètes du Kosovo, de Hong Kong, de la Palestine, de Taïwan et de Porto Rico. La Corée du Nord a toutefois choisi de ne pas participer aux jeux cette année en raison de la pandémie mondiale, et puisque la Russie est exclue de toutes compétitions sportives pour cause de dopage, les athlètes russes participent aux JO de Tokyo sous la bannière du Comité olympique russe[11].
À souligner que le 26 octobre 2015, le CIO a créé la toute première équipe olympique de réfugiés permettant ainsi aux athlètes qui ont un statut de réfugiés partout sur la planète de participer sous la bannière des JO. Le CIO a par la suite mis en place un programme de soutien aux athlètes réfugiés en prévision des JO de Tokyo. C’est ainsi que pour la deuxième fois de l’histoire (après les JO du Brésil), la délégation apatride de l’équipe olympique des réfugiés tentera aux JO de Tokyo de décrocher une médaille dans 12 disciplines sportives, dont le karaté, le judo, le cyclisme et l’athlétisme[12].
Mais encore?
Les JO de Tokyo sont les 29e de l’histoire moderne, mais cette édition est également appelée la XXXIIe (32e) olympiade, car trois éditions n’ont pu se tenir en raison des deux guerres mondiales du XXe siècle, en 1916, 1940 et 1944[13].
339 épreuves vont avoir lieu pour décerner autant de médailles d’or, d’argent et de bronze aux concurrents. Un chiffre record qui s’explique par l’ajout de cinq nouveaux sports : le surf, le skateboard, l’escalade, le karaté, le baseball et le softball chez les femmes[14]. Mais il faut croire que le geste inusité et salué des athlètes Gianmarco Tamberi (pour l’Italie) et Mutaz Barshim (pour le Qatar) qui ont choisi de partager la première marche du podium au saut en hauteur (à 2,39m!) plutôt que de participer à un saut qui les aurait départagés portera le nombre total de médailles à 340.
Bons Jeux olympiques !
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[1] https://www.europe1.fr/sport/les-jeux-olympiques-de-tokyo-en-10-chiffres-4058668 et https://www.ledevoir.com/sports/621654/jeux-olympiques-de-tokyo-place-aux-nouvelles-epreuves-mixtes-a-tokyo
[2] https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/genre-et-europe/le-corps-genr%C3%A9-en-europe-entre-contrainte-et-%C3%A9mancipation/les-femmes-aux-jeux-olympiques
[3] https://olympique.ca/jeux/tokyo-2020/
[4] https://www.ledevoir.com/sports/621654/jeux-olympiques-de-tokyo-place-aux-nouvelles-epreuves-mixtes-a-tokyo
[5] https://ici.radio-canada.ca/jeux-olympiques/nouvelle/1813425/halterophilie-transgenre-laurel-hubbard
[6] https://ici.radio-canada.ca/jeux-olympiques/nouvelle/1813753/lgbtq-athletes-traitement-mediatique-hubbard-quinn
[7] https://www.nbcnews.com/nbc-out/out-news/canadas-quinn-poised-first-transgender-olympic-medalist-rcna1571
[8] https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/jo-2021-quelles-sont-les-deux-langues-officielles-des-jeux-olympiques-6d7de852-eb9c-11eb-86fd-b30370d18cf3
[9] Id.
[10] https://www.europe1.fr/sport/les-jeux-olympiques-de-tokyo-en-10-chiffres-4058668
[11] Id.
[12] https://ici.radio-canada.ca/jeux-olympiques/nouvelle/1809560/tokyo-2020-javad-mahjoub-hamoon-derafshipourr-equipe-refugies-jeux-olympiques
[13] https://www.europe1.fr/sport/les-jeux-olympiques-de-tokyo-en-10-chiffres-4058668
[14] Id.